Recommandations vaccinale FCO/MHE en 2026

L’année 2025 a été marquée par une forte circulation du virus de la FCO dans notre secteur. La quasi-totalité des cheptels a été concernée, principalement par le sérotype 8 qui a circulé massivement. Dans quelques troupeaux (environ 15% des élevages ayant réalisés des analyses), le sérotype 3 a également été trouvé.

Nous pouvons donc considérer que les bovins n’ont pas d’immunité vis-à-vis du sérotype 3 (à l’exception des animaux vaccinés). En revanche, une immunité collective s’est mise en place vis-à-vis du sérotype 8. Elle n’est cependant pas parfaite : les études scientifiques nous démontrent qu’environ 50% des animaux sont atteints lors d’une circulation du virus FCO dans un cheptel, ce qui signifie qu’il resterait 50% d’animaux naïfs, dépourvus d’anticorps. Il n’est donc pas impossible qu’une nouvelle circulation du sérotype 8 survienne, elle serait toutefois moins sévère.

Concernant la MHE, l’année 2025 a été très calme. Seuls 4 foyers ont été recensés à ce jour, 1 dans les Pyrénées-Atlantiques, 3 dans la Sarthe. Cependant, il est tout à fait possible qu’une circulation de grande ampleur reprenne en 2026. Nous n’avons aucune certitude à ce sujet. L’ensemble du cheptel est naïf vis-à-vis de cette maladie. Le virus serait donc à même de circuler massivement et de provoquer des dégâts, comme l’a fait le virus FCO cette année.

En conséquence, nous vous conseillons pour l’année prochaine de vacciner les troupeaux contre la MHE et la FCO 3 et 8. Les vaccins peuvent être faits le même jour, en trois points d’injections éloignés. Quelque soit la date de primo-vaccination, il est fortement conseillé de vacciner à la fin de l’hiver, afin que l’immunité soit en place avant la reprise d’activité des vecteurs aux beaux jours l’année prochaine.

L’approvisionnement de vaccins sera probablement compliqué cet hiver, au vue de la forte demande nationale. Nous vous conseillons donc de commander et de stocker les vaccins dans vos réfrigérateurs dès maintenant. Le coût des vaccins est le suivant :

• • FCO 3 : BLUEVAC BTV 3 – 63 doses = 170,59 € HT (soit 2.71€/dose/vache)
  • FCO 8 : BLUEVAC BTV 8 – 63 doses = 151.39€ HT (soit 2.41€/dose/vache)
  • MHE : HEPIZOVAC – 25 doses = 120.03€ HT (soit 4.81€/dose/vache)

=> Protocole pour chaque vaccin : 4ml en sous-cutanée (2 injections à 3-4 semaines d’intervalle pour les primo-vaccinations, une seule injection pour le rappel annuel), avec des aiguilles 20*15.

=> Un protocole de primo-vaccination contre la MHE, la FCO 3 et 8 revient à environ 20€ HT/vache.

=> Pour rappel, les vaccinations nécessitant une certification (export et concours) doivent être réalisées par un vétérinaire et avec d’autres vaccins (Bultavo 3, Syvazul 3, BTV Pur 4-8).

N’hésitez pas à venir vers nous pour quelque question que ce soit (protocoles, modalités de vaccination, etc). Demandez la feuille de conseils sur la vaccination en pratique.

Vous pouvez dès à présent compléter ce tableau et nous le transmettre pour commander vos vaccins.

Campagne de prophylaxie 2025/2026

La campagne de prophylaxie 2025-2026 a déjà commencé. Elle a pour but de prévenir et surveiller des maladies animales à risque pour la santé humaine et d’importance économique pour l’élevage telles que la brucellose, la leucose, la tuberculose, l’IBR, le varron ou encore la BVD.

Voici les informations importantes à connaître afin de d’organiser au mieux cette campagne.

MODALITES DE SELECTION DES BOVINS PRESENTS SUR LE DAP

Il est fastidieux de comprendre quels animaux doivent être prélevés ou avec quels autres animaux il est possible de les échanger pour respecter la réglementation… Il est donc vraiment essentiel que nous prélevions les bovins présents sur le DAP (Documents Accompagnant les Prélèvements) pour éviter toutes erreurs et faciliter le bon déroulement de la campagne de prophylaxie.

Voici comment sont sélectionnés les animaux à prélever selon les maladies recherchées :

• BVD (nouveauté 2025) : il faut bloquer 25 bovins de 24 à 48 mois

/!\ Les animaux achetés depuis moins de 3 mois et ceux vaccinés BVD ne doivent pas être prélevés !

• • Si l’atelier compte moins de 25 bovins:  prélèvement sur tous les bovins du DAP, à compléter avec des bovins de plus de 6 mois pour atteindre 25 prélèvements. S’il y a moins de 25 bovins présents dans l’élevage, on les prélève tous.
  • Si l’atelier compte moins de 25 bovins de 24 à 48 mois, on complètera les prélèvements avec des bovins plus vieux qui figurent sur le DAP.
  • Si l’atelier compte plus de 25 bovins de 24 à 48 mois: prélèvement sur tous les bovins du DAP.

• IBR :
• • Si le cheptel est indemne depuis plus de 3 ans :
  • Si l’atelier compte moins de 40 bovins de plus de 24 mois : prélèvement sur tous ces bovins.
  • Si l’atelier compte plus de 40 bovins de plus de 24 mois : prélèvement sur 40 de ces bovins.
  • Si le cheptel est indemne depuis moins de 3 ans :
  • Prélèvement sur tous les bovins de plus de 24 mois.

• Brucellose et Leucose(pour un atelier officiellement indemne) :
  • Si l’atelier compte moins de 10 bovins de plus de 24 mois : analyses sur tous ces bovins.
  • Si l’atelier compte plus de 10 bovins de plus de 24 mois: analyses sur 20% de ces bovins, avec un minimum de 10 bovins.

PRISE DE RENDEZ-VOUS

Cette année, la campagne de prophylaxie a débuté le 1^er Octobre 2025 et se terminera le 30 Avril 2026. Vous pouvez donc dès à présent prendre rendez-vous auprès du secrétariat de la clinique (02 98 26 60 20). Pensez à anticiper vos rendez-vous au minimum une semaine avant la date souhaitée, nos plannings peuvent être vite remplis à cette période de l’année. Pour rappel, vous avez la possibilité d’avancer la date de réalisation de la prophylaxie (c’est-à-dire avant réception du DAP) : pour cela, il suffit d’appeler le service prophylaxie du GDS (02 98 95 52 57) ou par mail : valerie.derouault@innoval.com, qui expédiera le bordereau d’analyses au vétérinaire et à l’éleveur.

La campagne sera arrêtée début mai 2026, à partir de cette date, les cheptels non analysés risquent la suspension voire la perte des qualifications et appellations de l’élevage. De plus, le GDS ne prendra plus en charge les frais d’analyses et les honoraires vétérinaires.

POINT SECURITE

Afin de réaliser les prélèvements en toute sécurité, nous vous demandons d’être vigilant(e) quant à la contention des animaux. Tous les animaux doivent être bloqués à notre arrivée. Comment faire la contention ?

• • Avec un couloir de contention (possibilité de louer un parc de contention avec couloir avec le GDS)
  • Animaux bloqués au cornadis (bloqué avec une tige en fer si besoin)
  • Animaux bloqués entre deux barrières ou entre un mur et une barrière,
  • Animaux bloqués dans une bétaillère

/!\ Un coup est vite parti… En effet, l’année dernière, 3 vétérinaires de la clinique ont été en arrêt de travail après des séances de prophylaxie qui ont mal tourné ! Par mesure de sécurité (hors couloir), nous vous demanderons donc de mettre à disposition une barrière physique entre le vétérinaire et l’animal prélevé. Par exemple, le vétérinaire peut se placer :

• • Dans le godet du tracteur
  • Sur une botte de paille ou de foin
  • Derrière une barrière ou derrière une palette en bois qui peut amortir les chocs.

TARIFS DES INTERVENTIONS

Les tarifs sont à titre indicatif, ce sont ceux de la campagne précédente, les tarifs de la campagne 2025/2026 n’ayant pas encore été fixés.

La visite d’élevage dans le cadre de la campagne de prophylaxie coûte 32.40€ HT.

A cela s’ajoute le déplacement au km (1.42€ HT/km) et le prix des prises de sang qui s’élève à 3.40€ HT par animal. Toutefois, ce tarif est valable lorsque l’organisation permet de réaliser un minimum de 20 prises de sang à l’heure. Dans le cas contraire, nous passons à une tarification horaire des prises de sang à 88,75 € HT par heure.

Focus sur les fièvres de lait  

La fièvre de lait aussi appelée fièvre vitulaire ou hypocalcémie est une affection dû à une chute brutale du calcium sanguin autour du vêlage.

LES SYMPTOMES

Attention les fièvres de lait peuvent également être subcliniques ! La vache ne présente pas de symptômes mais elle peut manquer de calcium ! Ce manque de calcium est à l’origine de non-délivrance, d’un part languissant, d’une augmentation du risque de déplacement de caillette, d’acétonémie, de mammites, de métrites, …

DIAGNOSTIC

Comment savoir si ma vache ma vache est en hypocalcémie ? Le seul moyen d’avoir la certitude que votre vache est en manque de calcium passe par la réalisation d’une prise de sang. Nous pouvons doser au cabinet le calcium et le phosphore. Le coût de l’analyse est de 14 € HT.

TRAITEMENT

Pour traiter une vache en fièvre de lait clinique, il faut :

• • Un apport de calcium par voie intraveineuse (Bioveine Gluconate de Calcium®)
  • Un apport de calcium par voie orale toutes les 12h pour prendre le relai de la perfusion et éviter les rechutes : bolus de C for Cal® (1 bolus par administration), bolus Essentiel calcium D3® (2 bolus par administration), Caltonil liquide® ou Oligovet CaP Gel +®.

On privilégiera le bolus plutôt que le liquide (le risque de fausse route est augmenté avec le liquide or celle-ci est fatale pour la vache).

Pour une vache en fièvre de lait subclinique, un apport par voie orale, intramusculaire ou sous-cutanée est suffisant.

Attention une chute de calcium s’accompagne très souvent d’une baisse de phosphore. Nous vous recommandons d’administrer avec le bolus de calcium, un bolus de phosphore (C for Phos® (1 bolus par administration), Essentiel Phosphore® (2 bolus par administration)).

FACTEURS DE RISQUE

La conduite d’élevage est un point essentiel dans la diminution du risque de fièvre de lait !

• Facteurs de risque lié à l’animal

La vache la plus à risque est une vache de race Jersiaise ou Prim’Holstein, dans sa troisième lactation ou plus, avec une production particulièrement élevée et des antécédents de fièvre de lait.

2- Facteurs de risque lié à l’alimentation

Une vache sera particulièrement à risque si elle présente une NEC supérieure à 4/5, des conditions favorisant une baisse de son ingestion et si elle est alimentée par une ration mal adaptée. Les risques seront d’autant plus grands que la ration contiendra trop de calcium et/ou de phosphore, sera déficitaire en magnésium ou sera alcalinisante.

PREVENTION

La priorité absolue est d’assurer une ration appropriée pour la vache tarie !

En s’assurant de plusieurs points :

1. Éviter l’excès énergétique : les vaches ne doivent pas s’engraisser
2. Maintenir une ration riche en fibres efficaces

• • Foin/paille de bonne qualité pour garder un rumen bien développé

3. Gérer correctement les minéraux, en particulier le calcium

• • Limiter le calcium avant vêlage
  • Contrôler le BACA

4. Assurer un apport suffisant en oligo-éléments et vitamines

• • Sélénium, iode, vitamine E → immunité et bonne santé du veau.

Il est également possible d’administrer des bolus de Calcium et Phosphore sur les vaches à risque au moment du vêlage.

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