Lettre Équine Juillet 2025

 Bonjour à vous tous,

C’est avec plaisir que nous reprenons la publication de notre Lettre d’Information Equine.

La très forte charge de travail imposée par la gynécologie ne nous ayant pas laissé le temps de nous y consacrer ces derniers mois !

 

La saison de monte n’épuise pas QUE les vétérinaires !!

Bien utiliser les médicaments vétérinaire chez les équidés.

Deuxième partie : médication et exclusion de la consommation, dopage

Médication et exclusion de la filière bouchère

 

Principe : en France, le cheval est considéré comme un animal de rente, destiné à la boucherie.
Exception : il peut être exclu de la consommation humaine, cette mention devant figurer dans son document d’identification ET dans la base SIRE.

Le cheval est un animal de rente et peut donc être destiné à la consommation humaine. Pour assurer la sécurité du consommateur, une bonne traçabilité de l’information relative à la chaîne alimentaire est indispensable.

L’administration d’un traitement médicamenteux est donc réglementée.

Quel médicament le vétérinaire peut-il prescrire à un cheval qui n’est pas exclu de la consommation humaine ?

 

1. Un médicament pour lequel une LMR est fixée.

Le cheval doit être sorti temporairement de la filière bouchère le temps d’attente nécessaire.
Ce temps d’attente est notifié par le vétérinaire sur l’ordonnance.

Par exemple 5 jours d’attente pour la viande après une injection de meloxicam (INFLACAM)

 

2. Un médicament dérogatoire à l’obligation de LMR (Limite Maximale de Résidu) et faisant partie de la liste européenne des 88 substances essentielles pour la santé des équidés.

  • L’administration du médicament est obligatoirement réalisée par le vétérinaire.
  • Le cheval doit être sorti de la filière bouchère pendant 6 mois.
  • Le vétérinaire notifie l’exclusion temporaire :
    – sur le feuillet médicamenteux (partie III) du document
    d’identification,
    – et dans la base SIRE.

Par exemple pour l’acépromazine (Calmivet) ou la fluorescéine (test ophtalmo pour diagnostiquer les ulcères de la cornée)

En cas de prescription d’un médicament pour lequel aucune LMR n’est fixée et ne faisant pas partie de la liste des 88 substances essentielles :
  1. Le cheval doit être sorti définitivement de la filière bouchère.
  2. Le vétérinaire notifie l’exclusion définitive :
    • sur le feuillet médicamenteux (partie II) du document
      d’identification,
    • et dans la base SIRE.

C’est le cas par exemple pour la phenylbutazone (Equipalazone)

Carnet dûment rempli et signé afin d’exclure définitivement le cheval concerné de la consommation humaine. 
Il convient egalement de le valider sur la base de données du SIRE

Comment procéder pour exclure définitivement votre cheval de la consommation humaine ?

C’est le vétérinaire qui peut exclure votre cheval définitivement de la consommation humaine, en le déclarant sur son carnet et sur la base SIRE.

Compétitions : Gare au dopage !

Les règlements des compétitions et codes des courses imposent
l’absence de substances médicamenteuses dans l’organisme du cheval
le jour d’une compétition/course, voire 3 jours avant pour les courses.

Le cheval participe à une compétition ou une course prochainement
  • Le détenteur prévient le vétérinaire, qui peut notifier sur l’ordonnance le « délai dopage » estimé. !
    Il s’agit d’une durée indicative.
  • Aucune information scientifique n’est actuellement disponible pour permettre d’indiquer précisément le délai d’élimination du médicament dans les fluides corporels.

Une application nous permet de préciser pour chaque produit le temps de dopage conseillé

Délai dopage: Durée approximative pendant laquelle le cheval peut être positif à un contrôle anti-dopage.

La fourbure : pourquoi, comment, que faire ?

Nous avons consulté un grand nombre de fourbures tout au long de ce printemps.

Elle est souvent redoutée par les propriétaires de chevaux. C’ est une pathologie douloureuse et grave car potentiellement mortelle touchant le sabot des équidés.
C’est une urgence médicale. Cette affection, caractérisée par une inflammation des structures internes du pied, peut entraîner une boiterie sévère, voire mettre la vie du cheval en danger si elle n’est pas traitée rapidement et efficacement.

La fourbure est la seconde cause de mortalité des chevaux après les coliques.

Qu’est-ce que la fourbure

La fourbure est une inflammation des tissus sensibles situés à l’intérieur du pied du cheval. Ce phénomène entraîne une douleur intense et peut, dans les cas les plus graves, provoquer la rotation ou la descente du sabot, une condition qui peut devenir irréversible.

Les causes de la fourbure

Les causes de la fourbure sont multiples et peuvent varier d’un cheval à l’autre. Parmi les plus fréquentes, on retrouve :

  • Une alimentation trop riche : Une consommation excessive de fourrage sucré (comme l’herbe fraîche au printemps) ou de concentrés trop riches en sucre et en amidon peut provoquer une surcharge de la fonction digestive et engendrer la fourbure.

  • Des problèmes métaboliques : Les chevaux souffrant de maladies comme l’hyperinsulinisme ou la Cushing sont plus susceptibles de développer cette pathologie.

  • L’excès de travail ou la fatigue : Un cheval qui subit un travail intense ou qui est mal adapté à ses conditions d’exercice peut également être plus à risque.

  • Les infections ou traumatismes : Les infections graves ou les blessures au pied peuvent aussi entraîner une fourbure secondaire.

  Que faire si vous suspectez une fourbure ?

Si vous remarquez l’un de ces symptômes chez votre cheval, il est crucial d’agir rapidement. Voici les premières étapes à suivre :

Consulter un vétérinaire : Un diagnostic précoce peut faire toute la différence. Le vétérinaire pourra évaluer la gravité de la situation et prescrire un traitement adapté.

Repos absolu : En attendant l’arrivée du vétérinaire, placez votre cheval dans un environnement calme et confortable, de préférence sur un sol souple pour éviter d’aggraver la douleur.

Adaptation de l’alimentation : Limitez les apports en sucre et en amidon, en particulier l’herbe fraîche, et privilégiez une alimentation plus pauvre en glucides.

Traitement médical : Selon la gravité de la fourbure, le vétérinaire pourra prescrire des anti-inflammatoires, des analgésiques.

Imagerie : Pour affiner le diagnostic et améliorer la prise en charge, notamment par le maréchal, il pourra vous être proposer des radios des pieds atteints.

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Prévention : Comment limiter les risques de fourbure ?

Bien que la fourbure ne soit pas toujours évitable, certaines mesures peuvent réduire considérablement les risques :

  • Surveillance de l’alimentation : Une gestion stricte des rations, en particulier des chevaux prédisposés à l’obésité ou aux troubles métaboliques, est essentielle.

  • Soins des pieds : Un entretien régulier des pieds, avec des ferrures appropriées et une vérification systématique de l’état des sabots, est fondamental.

  • Surveillance vétérinaire : Un suivi médical régulier permet de détecter tôt des signes de prédisposition à la fourbure, surtout pour les chevaux souffrant de pathologies sous-jacentes.

Lézalain

Nous avons désormais une barre d’examen à notre disposition à Lézalain pour consulter vos équidés.
Pour ne plus surcharger vos frais vétérinaire avec des déplacements pensez à vous déplacer !

La photo du mois

Prise en charge d’une contracture sur un foal : E-PUI-SANT !